Assemblée plénière du 4 décembre 2015
Pour sa dernière séance plénière, le 4 décembre, le Ceser de Champagne-Ardenne s’est donné un ordre du jour plutôt étoffé, avec l’examen de quatre travaux stratégiques dans la perspective de la future grande région.
LE TRANSPORT EXPRESS RÉGIONAL : SERVICE PUBLIC DE MOBILITÉ
L’existence d’un service public régional de transport de voyageurs constitue pour le CESER un élément indispensable d’aménagement du territoire et de désenclavement des territoires ruraux. Ce rapport, dresse un état des lieux du service de TER tout en proposant des pistes permettant d’assurer la pérennité de ce service public. Il considère en effet, que le TER peut être mis en danger par le modèle économique sur lequel il repose, entrainant une hausse constante de la participation de la Région. Le CESER préconise notamment d’augmenter la publicité pour capter de nouveaux voyageurs, de mieux responsabiliser l’exploitation via la forfaitisation des compensations régionales pour tarifs sociaux nationaux et régionaux, de développer l’intermodalité aux abords des gares ou bien encore d’expérimenter une taxe transit international poids lourds pour contribuer à l’entretien des infrastructures ferroviaires régionales. L’objectif du service public de transport est d’assurer la desserte du territoire régional en utilisant le mode de transport le plus approprié, pourvu qu’il soit efficace (temps de parcours, prix du billet, fréquence, accessibilité, confort) et que son coût public soit le plus bas possible.
LES PRODUITS ET MATÉRIAUX BIOSOURCÉS EN CHAMPAGNE-ARDENNE À L’HORIZON 2025
Le travail mené sur les produits et matériaux biosourcés en Champagne-Ardenne à l’horizon 2025 avait deux objectifs principaux : identifier les conditions et les facteurs influençant l’évolution des produits et matériaux biosourcés et déterminer les implications territoriales corrélatives à cette évolution.
L’étude prospective réalisée a abouti à la construction de quatre scénarios ou futurs possibles, parmi lesquels un futur souhaitable a été identifié. L’atteinte de ce dernier, qui combine un fort développement des « biosourcés » et des retombées positives pour la région, est conditionnée aux actions qui seront entreprises pour répondre aux enjeux, se saisir des opportunités et éviter les menaces relatifs aux différents scénarios.
Les pistes d’actions impliquent un fort volontarisme et consistent en un renforcement du soutien à la R&D, une réflexion sur la création et l’harmonisation des normes et des réglementations, une pérennisation et une amplification des actions pour favoriser les coopérations entre les acteurs, une mise en place de dispositifs d’accompagnement pour l’adaptation de l’outil de production, une anticipation des besoins liés à la phase d’industrialisation des entreprises, un accompagnement à l’installation de nouvelles entreprises et industries sur le territoire, un développement des formations adaptées aux besoins de cette filière, une promotion, via tous les vecteurs possibles, des produits et matériaux biosourcés.
LES SIÈGES SOCIAUX – CENTRES DE DÉCISION EN CHAMPAGNE-ARDENNE, L’UN DES TERRITOIRES DE LA FUTURE RÉGION
Dans un contexte de circulation croissante des capitaux à l’échelle mondiale, de recomposition permanente des liens capitalistiques entre entreprises, de concentration économique, la localisation du pouvoir décisionnel des entreprises est importante pour le développement économique de la région. La problématique de la localisation des centres de décision est renforcée en Champagne-Ardenne, où le poids de l’industrie est élevé. Elle le sera d’autant plus dans la future région.
Les travaux menés en partenariat avec l’INSEE font apparaître que près d’un emploi salarié champardennais sur deux dépend de centres de décision extérieurs à la région et qu’un salarié champardennais sur dix dépend de centres de décision européens. Par rapport à la Lorraine ou l’Alsace, l’économie champardennaise apparaît la moins dépendante, la présence d’établissements de petite taille qui constitue le tissu productif local y contribuant significativement. En conclusion, maintenir, créer et capter des sièges sociaux est l’une des préconisations émises par le Ceser pour renforcer le dynamisme économique régional. Il s’agira aussi de les encourager à intégrer des réseaux d’entreprises.
LA PLACE DE LA SOCIÉTÉ CIVILE DANS LES TERRITOIRES
En engageant une réflexion sur le rôle et la place de la société civile dans les territoires, le CESER souhaitait répondre à différentes interrogations comme : qu’est-ce que la société civile locale ? Quelle est l’utilité de la société civile dans les territoires ? Comment fonctionne la société civile dans les territoires ?
Au regard des différentes réponses apportées à ces questionnements, le CESER a émis diverses préconisations destinées à réaffirmer l’importance du rôle de la société civile et à en renforcer la place sur les territoires. Le CESER préconise qu’il existe, sur tous les territoires, une société civile organisée lisible, reconnue et écoutée et que celle-ci ne soit pas considérée comme une simple chambre d’enregistrement permettant de légitimer les politiques et projets des élus. Il préconise aussi que des « moments d’échanges » soient institutionnalisés entre les assemblées élues et la société civile organisée et que la loi dote cette dernière des moyens humains, matériels et financiers nécessaires à son fonctionnement. Enfin, le CESER préconise que le territoire approprié soit le territoire de projet et que les élus aient recours à la société civile et à ses travaux, en tant que garante de la mémoire collective, pour mener à bien leurs projets.